l'histoire

LE PATRIMOINE DE PIBRAC / L'HISTOIRE

Des siècles d’histoire

Pibrac est une ville très ancienne, dont les plus anciennes archives remontent à 1128.

Les gisements découverts dans la région permettent de penser que Pibrac était un terrain de chasse et de cueillette au temps du Paléolithique (période s’étendant d’un million d’années à 300 000 ans avant J-C).

La première civilisation à véritablement s’installer dans notre région est celle des Celtes à partir du Ve siècle avant J-C, ce dont témoignent l’étymologie de « Bouconne » et le denier celtibérien retrouvé à Brax, commune limitrophe de Pibrac.

Si aujourd’hui aucun vestige n’a été découvert à Pibrac, la présence d’une occupation pendant la période gallo-romaine ne fait aucun doute (la période gallo-romaine débute avec la conquête de la Gaule en 125 avant J-C et va jusqu’au Ve siècle après J-C). A cette époque, le fonctionnement des peuples est lié à l’exploitation de la terre. Le sol est divisé en cités, subdivisées en pagi, formant eux-mêmes des fundi. La propriété (dominium) appartient à l’Etat romain et les particuliers en ont l’usufruit.

La dénomination du domaine rural gallo-romain est à l’origine du nom de Pibrac.
Pibrac est ainsi formé du radical « Pibr », probablement emprunté au nom du premier occupant, le Celte Pibros, et du suffixe « ac », dérivé du celte acos ou akon, latinisé en acum, qui désignait « le domaine de » (le fundus).

Les traces archéologiques de l’occupation wisigothique dans nos contrées sont plutôt rares
mais la toponymie foisonne d’indices qui signalent la présence de ce peuple dans le secteur. Par exemple, gratens désigne une ferme de Pibrac sur un plan de la forêt de Bouconne de 1667.

Repoussés au-delà des Pyrénées par Clovis en 507, les Wisigoths abandonnent les terres du
sud-ouest au peuple franc.

La formation de la France vient alors de commencer, tout comme la lente christianisation des campagnes gallo-romaines, restées profondément polythéistes. Le baptême de Clovis symbolise cette conversion et cet acte est à l’origine de la monarchie sacrée des Rois de France.

La plupart des églises rurales ont été fondées sous l’empire de Charlemagne. L’acte de consécration n’a pas été retrouvé pour Pibrac, mais on peut supposer que la première église paroissiale date de cette époque.

Dès le XIe siècle, la paroisse est une entité territoriale foncière, économique et religieuse où l’on pratique les actes religieux mais aussi tous les actes civils.

La vie s’organise alors autour de l’église et du château.

Pibrac se construit ainsi sur le promontoire à l’emplacement de l’esplanade actuelle,
autour de l’église Saint-Sauveur, ancien nom de l’église actuelle Sainte-Marie-Madeleine et des maisons seigneuriales entourées de murailles et de fossés qui constituent le castrum,
dont le premier acte qui en mentionne l’existence date de 1197.

L’actuelle « maison du logis » en briques et colombages pouvait servir d’entrée au fort.

Le plus ancien seigneur figurant dans des archives est Pierre de Pibrac dont le nom apparaît dans un acte de 1129.

L’administration religieuse se résume à la présence des Frères hospitaliers de
Saint-Jean-de-Jérusalem (Chevaliers de Malte) qui desservent la paroisse durant près de 700 ans.

En parallèle, l’administration civile connaît deux périodes :

– du XIIe au début du XVIe siècle

Le territoire est partagé alors entre plusieurs seigneurs mais il est sous l’influence
grandissante des seigneurs de l’Isle-Jourdain.

La vie à cette époque est essentiellement rurale.

En 1310, la population de Pibrac est estimée à 976 habitants, plus nombreuse qu’à
Colomiers ou Blagnac. Mais, lors des décennies suivantes, elle n’est plus que de 200 habitants probablement à cause de la lèpre et de la peste noire qui affectent la région ou encore la guerre de cent ans qui voit s’affronter les Comtes de Foix (Gaston Phoebus) et les
Ducs d’Armagnac, les seigneurs se divisent et fournissent des hommes.

– du XVIe au XIXe siècle

La seigneurie de Pibrac, et même au-delà, appartient à l’une des grandes familles parlementaires de France, les du Faur de Pibrac qui possèdent encore aujourd’hui le château.

Si les premières maisons seigneuriales étaient intégrées au castrum, il existait au XVIe
siècle au moins trois châteaux (ou manoirs) : l’un en contrebas du village, transformé en château de Pibrac par Gauside Doulce et son époux Pierre du Faur en 1540, le château de
Beauregard, associé au miracle de la guérison de Madame de Beauregard en 1644 et le château de Sartha, détruit dans les années 1960, mais dont le site conserve quelques vestiges anciens.

Pendant cette période, Pibrac reste une cité rurale.

Dans les années 1780, Pibrac comprend 650 habitants et 141 habitations.

L’activité repose essentiellement sur l’agriculture mais la culture de la vigne
représente une part importante de l’activité.

Il y a des moulins (hydrauliques et à vent).

Il y a un hôpital dans la rue principale.

Pibrac est ensuite rendue célèbre par le culte voué à sainte Germaine (1579-1601). L’afflux
de pèlerins contribuera au développement de Pibrac et tout particulièrement au cours des XIXe et XXe siècles.

Vers 1870, le train arrive à Pibrac.

L’eau courante fait son apparition en 1901 pour alimenter les travaux de la future basilique
et une partie de la population.

Les Pibracais profitent, dès 1902, d’un éclairage à l’acétylène, avant l’arrivée de l’électricité en 1920.

Pendant la première guerre mondiale, Pibrac, ville de 700 à 800 habitants, envoie plus de 100 soldats sur le front et 36 de ses enfants y meurent.

Un hôpital militaire est installé dans les bâtiments alors abandonnés de l’école des Frères.

Pendant la deuxième guerre mondiale, à partir de novembre 1942, la zone libre est
envahie par les armées allemande et italienne. Des résistants sont exécutés à Pibrac et dans la forêt de Bouconne en 1944, comme Forain François Verdier, chef régional de la résistance.

La population va évoluer au cours du XXe siècle avec des migrations venant d’Italie et
d’Espagne dans les années 1930, d’Afrique du Nord en 1955-1960, puis du Portugal et enfin du Royaume-Uni et d’Allemagne sous l’effet du développement de l’aéronautique et du spatial.

Les armoiries de Pibrac

Beaucoup de communes arborent fièrement des armoiries mais peu ont été délivrées en bonne et due forme.

Celles de la commune de Pibrac sont officielles et ont été enregistrées à l’Armorial général de France par ordonnance rendue le 20 décembre 1703.

Pour en savoir plus :

  • Histoire de la Communauté de Pibrac, l’église, le château par Anatole du Faur
  • Comte de Pibrac, 1882 (réédition 1912) ou Pibrac, histoire de l’église, du village et du château (monographies des villes et villages de France – édition 1997)
  • Pibrac, revue d’histoire locale par Jeanne Pons, 1979
  • Pibrac, histoire d’un patrimoine par Pibrac généalogie et histoire, 1. Des origines à la fin de l’ancien régime (2016), 2. De la révolution à la fin du XIXe siècle (2018)
  • Histoire illustrée de Stéphane Bonneel
    http://www.stephanebonneel.c